Petite histoire de l’enseignement de la morale à l’école
Un fils d’instituteur et un ancien instituteur (tous deux romanciers) se sont rencontrés un jour dans les Cévennes. Ils se sont raconté des histoires d’école, et ils ont évoqué cette morale d’autrefois, cette formidable morale laïque et civique qui a sauvé la République et pour ainsi dire construit la France où nous vivons.
Un fils d’instituteur et un ancien instituteur (tous deux romanciers) se sont rencontrés un jour dans les Cévennes. Ils se sont raconté des histoires d’école, et ils ont évoqué cette morale d’autrefois, cette formidable morale laïque et civique qui a sauvé la République et pour ainsi dire construit la France où nous vivons.
La IIIe République, la guerre de 14, Vichy, la Ve, 1968… Dès son origine, l’école laïque et républicaine affiche fièrement sa volonté de former de « bons citoyens ». L’éducation civique y pourvoit avec parfois une intransigeance stupéfiante. Mais sait-on seulement ce qu’elle a été, et comment et à quel prix elle fut efficace ?
Si le propre des modes est de changer, elles font en matière de morale des mues étonnantes. Respect de l’autorité, de la famille, culte de la patrie, courage et sens du sacrifice, humilité et tolérance… Les mots sont les mêmes, mais ils ne recouvrent plus rien d’identique. Le passé de la morale, c’est aussi de grands silences révélateurs : la sexualité ou le racisme. Au fil des chapitres, Michel Jeury et Jean-Daniel Baltassat nous offrent un large choix d’extraits qui nous laisseront tantôt hilares, tantôt incrédules, et quelquefois, aussi, sauront nous émouvoir… Leur commentaire inspire toutefois une certitude : la morale est fille du temps.
« Pourquoi les méchants sont-ils malheureux ? Et pourquoi l’homme bon est-il heureux ? » Si les « Hussards » de la République ont échoué à nous convaincre qu’ils détenaient la réponse à ces questions, peut-être leurs errements nous aideront-ils à mieux voir ce que l’école, aujourd’hui, peut encore tenter pour former de « bons citoyens ».
Jean-Daniel Baltassat
Jean-Daniel Baltassat est l'auteur de La Falaise (1987), L'Orage des chiens (1987), La Peau de l'autre (1989), Bâtards (1991, Villa Médicis, prix Léonard-de-Vinci), tous publiés aux Éditions Bernard Barrault, ainsi que De beaux jours pour aimer (1994), Éditions Flammarion. Aux Éditions Robert Laffont, il a publié Le Galop de l'ange (1997, prix Jean D'Heurs du roman historique) et Le Valet de peinture, 2004.
Michel Jeury
Michel Jeury est né en janvier 1934 en Dordogne dans une famille paysanne. En 1973, Le temps incertain (Robert Laffont, « Ailleurs et Demain ») inaugure sa carrière d'écrivain de science-fiction, qui lui vaudra la reconnaissance de ses lecteurs et de nombreux prix. En 1988, Le Vrai Goût de la vie marque le début d'une série de romans au service des « petites gens », couronnés de multiples succès et tous fidèlement publiés par les Éditions Robert Laffont. Avec May le monde, publié en 2010 (Robert Laffont, collection « Ailleurs & Demain »), Jeury a renoué avec la science-fiction.