Edmond Jabès
Ce poète de langue française né en Egypte, dont Pierre Seghers publia deux recueils dans les années 1950, est d’abord un passeur de culture et de mémoire entre les rives de la Méditerranée. Il est aussi, comme l’écrivait René Char, l’auteur d’une oeuvre « dont on ne voit pas d’égal en notre temps ». Né au Caire en 1912 dans une famille juive francophone, Edmond Jabès sera marqué dans sa jeunesse par la disparition prématurée de sa soeur, puis l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. En 1957, après la crise de Suez, le poète est contraint de s’exiler : il s’installe alors à Paris où il restera jusqu’à sa mort, qui survient en 1991.
Sa poésie, sereine et tourmentée, interroge les liens qui unissent son destin d’exilé à la « révélation » d’un judaïsme qu’il soupçonnait à peine. Elle mêle réflexions sur l’écriture et méditation inquiète sur l’avenir de l’homme. Poète et essayiste, Didier Cahen s’attache d’abord à suivre, dans l’oeuvre de l’écrivain dont il fut l’ami, les lignes déliées de la création poétique. Du Livre des questionsau Livre de l’hospitalité,l’anthologie qui compose la seconde partie de l’ouvrage fait entendre le chant d’amour et d’espérance d’un poète qui habita le monde en nomade.