Jeune homme ayant achevé ses études, l’auteur découvre qu’il écrit assez bien, vite et facilement. Ce talent lui permet de devenir rapidement la plume d’un candidat à une élection qui dispose grâce à lui d’une sorte de pilotage automatique. On appuie sur un bouton, trois heures après sort un discours, un article, une lettre de campagne ou, trois mois plus tard, un livre.
D’une mairie de campagne à un cabinet de ministre, du Palais-Bourbon aux couloirs de Bruxelles, un « nègre » vit entre Cosette et Machiavel ; il est taillable et corvéable à merci mais il est essentiel. Il apprend les ficelles d’un métier compliqué qui balance entre convictions et compromissions. Il rencontre la grandeur et la médiocrité.
Soixante campagnes électorales à travers tout l’Hexagone l’ont transformé en entomologiste permanent qui a observé la vie du microcosme. D’autant plus que son métier de plumitif se confond presque toujours avec celui de conseiller en communication, voire de pourvoyeur d’idées. L’image et l’urgence font de la vie quotidienne d’un homme ou d’une femme politique un perpétuel présent où souvent la forme prend la place du fond. Il faut plaire et plaire encore, aux sondeurs, aux médias, aux électeurs. Le nègre joue avec les mots et il joue donc un grand rôle. Le voici dans ses oeuvres.