Arrêté pour avoir voulu faire passer de la cocaïne de Colombie en France, Alain Juen a été emprisonné à Bogotá, entre les murs de la Modelo. Ce qu’il a découvert à l’intérieur de cette prison défie l’imagination. Ici, les caïds font la loi, le calibre à la ceinture, et gare aux récalcitrants! Ici, tout se paye, le matelas, l’eau chaude, la visite médicale, la marijuana, les téléphones portables et même les prostituées. Ici, celui qui ne comprend pas les règles est rapidement éliminé. Ici, s’entassent plus de cinq mille personnes, trafiquants, guérilleros, tueurs à gages, avocats ou médecins véreux, chacun vivant en fonction de l’argent dont il dispose, dans de luxueuses et confortables cellules ou dans le recoin le plus sordide. On sait quand on entre à la Modelo, mais on ne sait jamais quand on va en sortir, et surtout si on va en sortir vivant!Alain Juen est l’un des rares Français à avoir séjourné dans cet enfer. Par la ruse, par l’humour, grâce aussi au soutien de ses amis, il y a survécu durant dix-sept mois. Son récit, truffé d’anecdotes plus inouïes les unes que les autres, est celui d’un homme qui n’a qu’une idée en tête: fuir. Fuir pour ne pas mourir. Chaque jour qui passe le voit tenter de mettre au point un nouveau stratagème pour s’évader. Il achète des gardiens; il soudoie des détenus; il joue les malades. Mais, chaque fois, la porte se referme sur lui. Heureusement, il y a Guillermo, qui partage sa cellule avec lui. Il y a aussi Nidia, sa petite amie, qui lui rend visite chaque semaine. Il y a ce caïd qui prend le «petit Français» sous son aile. Et l’espoir qui ne le quitte jamais.Après son évasion de la Modelo, Alain Juen est rentré clandestinement en France où, après avoir purgé ses peines, il a commencé une nouvelle vie. Loin du trafic et de la drogue, il a trouvé à quarante-six ans une nouvelle motivation dans l’écriture.