Entre l’horreur et l’espoir
Journaliste libéral et laïque, Saïd Zahraoui a suivi au jour le jour, année par année, pendant la décennie écoulée, les événements qui ont secoué et ensanglanté l’Algérie, frappant de stupeur l’opinion internationale. Dans cette chronique, il livre les temps forts de cette période agitée en y apportant un éclairage personnel, une volonté de convaincre, et le talent d’un romancier.En octobre 1988, dans une Algérie en proie à la corruption et au chômage, la révolte gronde dans la jeunesse. Elle est vite brutalement réprimée mais le multipartisme est décrété quelques mois plus tard. Parmi les partis qui vont sortir de la clandestinité : le Front islamique du salut (FIS). L’Algérie bascule d’un système dictatorial de pensée unique à une compétition politique débridée. À cause de l’appauvrissement matériel et culturel de la société et de la déliquescence de l’État, le nouveau parti islamiste intégriste attire la majeure partie de la population. En 1990 et 1991, le FIS sort victorieux des élections municipales puis du premier tour des législatives.Enhardi par son audience croissante, le FIS commence à développer un discours belliqueux : les intellectuels sont menacés de liquidation physique et la Constitution d’une révision imminente consacrant la Charia comme pensée dominante. L’armée, garante de la pérennité des institutions, intervient alors de tout son poids. En 1992, le président Chadli » est démissionné « , le processus électoral suspendu, et le FIS dissous. La tragédie commence. Les groupes islamistes essaiment. Le terrorisme évolue, des assassinats et des sabotages vers les massacres collectifs des populations civiles. Pendant près d’une décennie, l’État, sur fond d’horreurs inimaginables, tente de se reconstituer en même temps que se révèle la nature réelle de l’islamisme politique comme dégénérescence de la pensée alliée à un terrorisme religieux. L’arrivée de Bouteflika à la présidence ouvre-t-elle une nouvelle ère ? C’est ce que veut croire l’auteur en observant les efforts du nouveau président pour apaiser, démocratiser et laïciser la société algérienne.
Saïd Zahraoui
Saïd Zahraoui, né en 1948 dans la grande banlieue d'Oran de parents marocains, naturalisé algérien en 1975 après onze ans de démarches, journaliste de quotidiens et de périodiques à Oran pendant vingt-cinq ans, dirige aujourd'hui une société de communication et de publicité.