Et ce n’est pas toute mon histoire
… «et ce n’est pas toute mon histoire», nous prévient d’emblée Alissa Walser qui, telle l’héroïne de son roman, souhaiterait tout raconter et ne rien révéler.Son livre s’ouvre sur la description d’une relation père-fille très complexe. Dans le moindre détail, la fille raconte à son père, au téléphone, comment elle s’est payé un amant avec l’argent qu’il lui a donné pour son anniversaire.C’est cette même jeune femme, la narratrice, qui est au centre de chacun des récits. Elle retrouve son amant à l’hôtel. Elle travaille comme mannequin. Elle rencontre dans un aéroport l’homme de ses rêves et lui fait part de ses fantasmes. Elle disparaît avec son amant au milieu des noces de ce dernier. Et surtout, elle ne veut pas être seule.Un destin contemporain, celui d’une jeune femme lucide poussée par le désir – désir de voyages, de nouvelles rencontres. Et qui dit l’intimité du malheur et du bonheur, la solitude et les moments partagés, dans une prose de la fin du XXe siècle : abstraite et glacée comme le chrome et l’ordinateur, affectant l’insensibilité des robots mais, en réalité, débordant d’une tendresse qui va droit au coeur.
Alissa Walser
Alissa Walser est née en 1961. Elle a étudié les beaux-arts à New York et à Vienne et a fait de nombreuses traductions de pièces de théâtre anglaises. Pour le texte «en cadeau», qui ouvre ce premier volume de prose très remarqué outre-Rhin, elle a reçu le prestigieux prix Ingeborg Bachmann.