Le conteur de cinéma
«Karl Hofman, mon grand-père (1873-1944), a longtemps travaillé au cinéma. Apollo dans la Helenenstrasse de Limbach, Saxe. Je l’ai connu sur la fin de sa vie, avec son chapeau d’artiste, sa canne, sa lourde alliance en or qui prenait de temps à autre le chemin du prêteur sur gages de Chemnitz mais revenait toujours. C’est de lui que je tiens cette idée, longtemps après sa mort, de me promener avec une canne. Ses dents lui posaient problème, et il disait: «Si, malgré tout, je devais mourir, il faudra en tenir ma mâchoire pour responsable.» Au bout du compte, ce qui l’a tué a été tout à fait autre chose.Mon grand-père était le pianiste et le conteur de cinéma muet de Limbach, au temps où ça existait encore…»Avec «Le Conteur de cinéma», Gert Hofman signe une tragi-comédie ayant pour décor l’univers défunt du cinéma muet dans l’Allemagne d’avant-guerre, univers que son grand-père a vu s’effondrer lors de l’arrivée des nazis au pouvoir.Au lendemain de sa parution, le «Frankfurter Allgemeine Zeitung» écrivait: «Le Conteur de cinéma» est probablement le texte le plus amusant de la littérature allemande de ces dernières décennies. Le comique en est si extraordinairement joyeux, insolent, exubérant et d’une force si contagieuse qu’il livre le lecteur, presque à son corps défendant, à un rire inextinguible
Gert Hofmann
Gert Hofmann (1931-1993) est l'auteur de pièces de théâtre, de récits et de romans traduits en plusieurs langues. En France ont été publiés dans la collection « Pavillons : Le Cheval de Balzac (1983), Notre conquête (1986), La Chute des aveugles (1987), Le Conteur de cinéma (1993) et La petite marchande de fleurs (1996).