Ève
Depuis des millénaires, c’est elle la première femme de l’histoire de l’humanité, la coupable.
Enfin, Ève a droit à un procès public équitable.
Aux témoins de l’accusation répondent ceux qui voient en elle une libératrice.
Un roman stupéfiant sur la vérité du jardin d’Éden.
Le sacrilège du premier meurtre s’accomplit juste après que Dieu-Élohim a banni Adam et Ève du jardin d’Éden : leur fils Caïn tue son jumeau Abel. Dieu chasse Caïn de sa vue tout en le protégeant d’un signe : durant sept générations, nul ne devra porter la main sur lui. Caïn trouve refuge dans un désert, où il érige la cité d’Hénoch et fonde sa descendance. Mais voilà que Lemec’h, son arrière-arrière-petit-fils, tue Caïn avant que les sept générations soient accomplies ! Awan, la vieille épouse de Caïn, annonce alors une terrible prophétie : lassé de cette engeance imparfaite qu’il a créée, Élohim va l’anéantir par un déluge ! La terreur s’empare du peuple d’Hénoch. Lemec’h entre en guerre contre les idolâtres, pensant que Dieu en sera satisfait et épargnera sa création. Le chaos règne, les morts s’accumulent, pourtant la victoire n’apporte aucune paix : Awan maintient sa prophétie. Les femmes d’Hénoch se révoltent en « refusant leurs ventres ». À quoi bon enfanter des assassins que Dieu châtiera ? À quoi bon mettre au monde des enfants promis à la noyade ? La révolte gronde dans la ville de Hénoch. Pourquoi Élohim condamne-t-Il ses habitants ? Ils sont innocents des crimes de Caïn et de Lemec’h ! « Allez demander à Adam et à Ève », répond Awan. Un groupe d’hommes et de femmes la prend au mot. Ils rejoignent Éridou, au sud de l’Éden, où vivent les premiers ancêtres.
Ceux d’Hénoch leur demandent des comptes. Que s’est-il passé au jardin d’Éden ? Quelle est cette faute originelle dont ils subissent le châtiment sept générations plus tard ? Adam rejette la responsabilité sur Ève. La colère de Dieu, l’anéantissement promis… tout est à cause d’elle. Une enquête est ouverte, le procès d’Ève se prépare. Les témoins de l’accusation se succèdent. Ils parlent de la mort et de la guerre, du deuil et de la famine auxquels les a soumis le renvoi du paradis. Seth, le benjamin d’Adam et d’Ève, défend sa mère : la culpabilité d’Ève n’est pas aussi évidente qu’Adam voudrait le faire croire. En désobéissant à Dieu, Ève n’a-t-elle pas servi les hommes ? S’ils étaient restés dans le paradis, quel genre d’êtres seraient-ils devenus ? Des êtres hors du temps et de l’histoire ? Incapables d’aimer, de créer, de penser ? À sa suite, des voix s’élèvent pour interroger Élohim : Quel était cet arbre placé au cœur de l’Éden ? Pourquoi tenter Adam et Ève si son fruit pouvait conduire au Mal ? Élohim n’a-t-Il pas lui-même voulu l’imperfection de Sa création ? N’a-t-Il exercé sans discernement Sa vengeance ? A-t-Il été faillible en se montrant injuste ?
C’est Nahamma, l’épouse de Noé, qui raconte le procès d’Ève, auquel elle a assisté. Entrée avec son époux et ses fils dans l’arche, elle est la seule survivante du déluge, la seule qui accepte de témoigner des temps d’avant l’apocalypse.
Marek Halter
La culture musulmane accompagne depuis toujours Marek Halter, le juif polonais qui a passé une partie de son enfance à l'ombre des muezzins d'Ouzbékistan. Profondément oecuménique, Marek Halter encourage depuis toujours le dialogue interreligieux et organise des événements symboliquement forts pour rapprocher les représentants des trois religieux monothéistes et réconcilier juifs et musulmans. Parue aux Éditions Robert Laffont, sa tétralogie Les Femmes de la Bible—Sarah (2003), Tsippora (2004), Lilah (2005) et Marie (2006) – a connu un immense succès en France et à l'étranger.