Loin, chez personne
Julia et sa soeur n’ont pas revu leur père depuis l’âge tendre. En guise d’explication, elles n’ont reçu qu’une carte postale ou un chèque de temps à autre. Depuis, la vie de Julia est un désastre. Un mari mort dans un accident de voiture ; un fils aîné, Jeffrey, autiste ; un cadet, Wilfrid, passionné par les cascades les plus hasardeuses; une soeur incapable du moindre geste d’affection. Pour en découdre enfin avec le malheur, Julia décide de partir à la recherche de ce père fantomatique.
Elle embarque avec précipitation sa petite troupe familiale dans une virée chaotique qui frise à chaque instant le dérapage « incontrôlé ». D’abord, il faut charger la voiture et donner des explications à Wilfrid sur la raison de ces « vacances » improvisées. Puis, retirer Jeffrey de son institution, au risque de se faire accuser d’enlèvement. Au cours du trajet, Julia et sa soeur se disputent et se rabibochent comme des gamines, acceptent sans raison le revolver d’un inconnu, échouent dans des motels glauques, négligent les enfants… Au bout de cette folle équipée, la réalité sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances ?
Dans ce récit économe et bref, tout en émotion contenue, Valérie Sigward explore à nouveau ses thèmes de prédilection : la frontière séparant le monde de l’enfance de celui des adultes, l’absence aliénante de ceux qu’on aime, la poursuite effrénée du bonheur, la fugue au dénouement toujours incertain. Une fois encore, c’est dans l’inévitable confrontation du fantasme avec la réalité que s’apaiseront les souffrances.
Valérie Sigward
Au fil de ses romans, Valérie Sigward affirme avec talent son appartenance à la génération des jeunes écrivains qui comptent. Toujours d'actualité, ses récits ont une voix singulière et profonde, qui ressemble à une évidence. Chez Julliard, elle a publié Comme un chien (2000), Dans la chambre de silence (2003), Immobile (2004), La Fugue (2006).