La double vie de Laura Swan
Depuis sa précédente enquête (Les Disparus de Dublin), Quirke a perdu Sarah, l’amour de sa vie, son père est mourant, il est quasiment brouillé avec Phoebe, sa fille unique. Et il a arrêté de boire. Pour le reste, il est toujours aussi maladroit et bourru, coincé dans son énorme carcasse de grand dur au coeur (presque) tendre. Et cette fois encore, les ennuis vont lui tomber dessus sans qu’il les ait cherchés. Alors qu’il travaille dans son antre, à la morgue du Holy Family Hospital, Billy Hunt, un vieux copain de fac (pas si copain que ça, en réalité), le contacte, éploré : Deirdre, sa femme, s’est jetée du haut d’une falaise dans la baie de Dublin. Et Hunt supplie Quirke de ne pas pratiquer d’autopsie : imaginer sa ravissante épouse découpée en morceaux lui fend le coeur. Évidemment, Quirke est obligé de pratiquer cette autopsie, durant laquelle il découvre que la jeune femme n’est pas du tout morte noyée (elle n’a pas d’eau dans les poumons), mais d’une overdose de morphine… Pourtant, le légiste va laisser classer l’affaire comme un suicide.
En restera-t-il là pour autant ? Bien sûr que non. D’abord parce que, commençant à fureter dans le passé de la victime, Quirke découvre qu’elle avait une double vie, une double identité, entourée de personnages aussi troubles que les circonstances de sa mort. Ensuite parce que Phoebe en vient à être impliquée dans l’affaire. Impliquée et probablement en danger…
L’enquête de Quirke alterne avec le récit du passé de Deirdre et plonge le lecteur dans un Dublin des années 1950 envoûtant, l’entraînant dans une intrigue digne des meilleurs films noirs américains. Et puis il y a les liens, sombres et complexes, entre les personnages, leurs conflits irrésolus, leurs zones d’ombre, leurs désirs refoulés… Et là, Banville/Black s’impose comme un véritable maître du polar d’atmosphère.
Benjamin Black
Né en 1945 à Wexford, Irlande, John Banville vit à Dublin. Depuis ses débuts, l'oeuvre de cet « orfèvre des mots » a été récompensée par de nombreux grands prix littéraires. Il est l'auteur de quinze romans, dont Éclipse (2002), Impostures (2003), Athéna (2005), La Mer (2005, Booker Prize), Infinis (2010), parus chez Robert Laffont dans la collection « Pavillons ». Ses polars signés Benjamin Black sont publiés chez NiL.
Son site Internet : www.benjaminblackbooks.com