La tarte aux petits riens
Avec une verve pleine de saveurs, Olga Manguin nous raconte, en même temps que ses souvenirs de petite Provençale née dans une famille nombreuse d’immigrés italiens, l’histoire d’une région qui, au cours du siècle et au fil des vagues successives de nouveaux arrivants, s’est radicalement transformée.
De l’histoire de ses grands-parents arrivés au début du siècle, de la pastasciuta des dimanches de son enfance aux portraits irrésistibles des marchands des halles d’Avignon ou des brocanteurs des marchés du Lubéron, Olga croque des scènes passées ou présentes avec une émotion authentique et compose un tableau nuancé et tendre.
Et c’est parce qu’elle n’a rien oublié de ces moments chaleureux, du partage, du bonheur d’être réunis qu’Olga, dans son restaurant d’Avignon, Les Nattes – où venait hier se réconforter tout ce que le Festival comptait d’acteurs, de critiques et de metteurs en scène –, comme dans ses chambres d’hôte, L’Anastasie – où se côtoient aujourd’hui des personnalités du monde entier –, garde toujours sa porte ouverte pour les amis. Elle défend l’authenticité de son pays d’élection, entraîne lecteurs et visiteurs vers des villages cachés où la fraternité n’a pas cédé à l’anonymat, vers les marchés où chacun se connaît, où les oeufs «viennent du cul des poules», où les petits fromages de chèvre sont soignés avec amour par ceux qui les fabriquent. Pour eux comme pour nous, Olga ouvre les portes d’une Provence secrète, où elle est devenue une célébrité locale…