Nouvelles d’amour
« Pourquoi ceux qui écrivent des livres ont-ils honte de l’amour ? Vous au moins prenez l’amour au sérieux. » Ainsi Adolfo Bioy Casares se juge-t-il lui-même, pour peu qu’on l’identifie à son narrateur. Et l’on découvre en effet avec plaisir, au long de ce recueil de quatorze nouvelles, tout l’intérêt que celui que l’on considère comme l’un des maîtres de la littérature latino-américaine depuis son chef-d’oeuvre L’Invention de Morel, porte à l’amour : insaisissable, on doit parfois se résoudre à l’accepter tel qu’il est pour le conserver. Si on le dénigre, s’imaginant qu’il est éternel, il peut nous filer entre les doigts. Plus fort que tout, il peut se révéler dangereux pour ceux qui gravitent autour de lui. Surtout lorsqu’il naît à l’ombre d’une dictature. Mais, dans son extraordinaire pureté, il se suffit de peu. Publié en 1971, inédit en poche, ce recueil au ton délicieusement ironique ramène le lecteur au quotidien amoureux, et l’élève également aux histoires les plus sublimes. Car l’auteur observe l’amour tel qu’il est : parfois décevant, il peut aussi être grandiose.
Adolfo Bioy Casares
Adolfo Bioy Casares, né le 15 septembre 1914, est notamment l'auteur de L'Invention de Morel (1940), un classique de la littérature contemporaine. Il rencontre Jorge Luis Borges en 1932 : c'est le début d'une longue amitié qui donnera lieu, plus tard, à une féconde collaboration littéraire publiée sous le pseudonyme de Bustos Domecq (Bustos étant le nom du grand-père de Borges, et Domecq de l'arrière-grand-mère d'Adolfo Bioy Casares : Six problèmes pour don Isidro Parodi (1942), Chroniques de Bustos Domecq (1967), Nouveaux contes de Bustos Domecq (1977). En 1981, Bioy Casares est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il est couronné en 1990 pour l'ensemble de son oeuvre par le prix Cervantes, la plus haute distinction littéraire en langue espagnole.