Tanger
Capitale de la Maurétanie, terminus des caravanes, antichambre de l’hégire, porte de l’Afrique et de la Méditerranée, puis partie de plaisir un peu trop mélancolique pour les demi-solde du monde moderne, Tanger, avec ses mystères, ses fumeurs de kif, sa médina, ses guirlandes d’arômes, ses étrangetés, ses ombres et ses façades blanches, exerça de tout temps sa puissante fascination sur les aventuriers, les voyageurs et les artistes. Paul Morand, Beckett, Delacroix, Matisse, Truman Capote, Tennessee Williams, les Rolling Stones, Paul et Jane Bowles ont tous été citoyens de ces collines insouciantes.
En 1987, Daniel Rondeau publiait un portrait de Tanger où il venait d’effectuer plusieurs séjours… Dix ans après ce premier livre qui relança dans le monde entier l’intérêt pour la ville et pour Paul Bowles, alors passablement oublié, Daniel Rondeau nous en livre une version augmentée d’impressions sur différentes villes marocaines (Marrakech, Fez, Essaouira, Taroudant), et de notes de voyage. Son récit s’achève par un retour à Tanger, cette ville où le climat est mauvais pour le coeur mais bon pour les passions. Il y retrouve Mohammed Choukri, l’auteur du «Pain nu», en diable apaisé, Bowles exilé dans son propre exil, et les rivages du fameux détroit où les eaux des deux mers coulent comme un grand fleuve de tristesse et d’espérance.
Daniel Rondeau
Daniel Rondeau est journaliste et écrivain. Il a reçu le prix Paul-Morand de l'Académie française en 1998 pour l'ensemble de son oeuvre.