Guerre et eau
De la Première Guerre mondiale à aujourd’hui, le premier essai destiné au grand public sur l’importance stratégique des ressources en eau dans la conduite de la guerre.
Cible et enjeu des conflits modernes, l’eau écrit également leur histoire. C’est ce que démontre brillamment Franck Galland, spécialiste incontournable de ces questions, à travers cet essai construit en quatre grands chapitres extrêmement documentés et enrichis d’archives militaires inédites.
La guerre sans eau (Première Guerre mondiale), ou comment l’eau n’a pas été anticipée dans la manœuvre militaire de la guerre de 14-18.
De la naissance du Service des eaux des armées sur le front de l’Ouest, après le désastre humain des premiers mois de 1914, où les soldats de l’armée française n’ont pu bénéficier d’un approvisionnement en eau à la hauteur de leurs besoins, au front d’Orient où les Britanniques de l’Egyptian Expeditionary Force surent faire d’une contrainte un atout en approvisionnant en eau Jérusalem, six mois seulement après la libération de la Ville Sainte du joug ottoman, l’auteur démontre la pertinence d’un schéma où les infrastructures hydrauliques deviennent facteurs de paix et de stabilité.
La guerre avec l’eau (Deuxième Guerre mondiale), ou comment l’eau est désormais intégrée dans la manœuvre militaire.
Dans ce chapitre, l’auteur analyse les enseignements tirés du premier conflit mondial et la préparation des Armées françaises en matière d’alimentation en eau en 1940. Puis il traite de la guerre dans le désert et de l’importance donnée par Rommel à la manœuvre de l’eau qui a permis à l’Afrika Korps de bénéficier d’un avantage initial sur les forces britanniques. Enfin, il nous entraîne dans la longue et minutieuse préparation du Débarquement en Normandie, allant de la reconnaissance des ressources en eau disponibles, des sols et des eaux souterraines grâce au soutien de la Résistance et à l’intervention d’un service de renseignement spécialisé, cousin du Special Operations Executive (SOE), tous deux disparus après la guerre.
La guerre contre l’eau ou comment, après 1945, l’eau est devenue cible de destructions dans les conflits asymétriques modernes, et ce jusqu’à l’occupation par Daech des barrages sur le Tigre et l’Euphrate.
Ce chapitre analyse les techniques de guerres subversives touchant l’eau : empoisonnement des puits, inondation, occupation des barrages, …, telles qu’elles ont été mises en œuvre durant les guerres révolutionnaires au Vietnam, les guerres civiles des années 1980-1990 (Liban, Ex-Yougoslavie) jusqu’aux conflits nés des Printemps arabes (Syrie, Irak, Libye, Yémen) prenant ainsi l’eau, ressource essentielle à la vie, comme objet ou arme de destruction massive, en violation complète des Conventions de Genève. Cette partie s’achève sur la menace terroriste visant les systèmes d’alimentation en eau potable.
Demain, la guerre pour l’eau.
Dans ce chapitre sous forme de conclusion, l’auteur aborde les initiatives politiques et diplomatiques récentes destinées à monter les questions et enjeux liés à la protection des infrastructures hydrauliques au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies. Une première dans l’histoire de cette institution et un besoin impérieux. Il traite enfin du besoin de mieux préparer les armées à intervenir dans des zones à fortes instabilités, dépourvues de ressources en eau, et sur la nécessité de construire une force multinationale destinée à permettre la réparation et la construction d’infrastructures hydrauliques, tellement celles-ci sont devenues stratégiques pour les opérations de stabilisation et de maintien de la paix dans des pays comme ceux du G5 Sahel ou encore en Syrie où tout est à reconstruire en matière de systèmes d’alimentation en eau potable.
Franck Galland
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